Quand je suis arrivé en Suisse après être né et avoir vécu 8 ans en Italie, j’avais des problèmes de communication. À la maison je parlais déjà anglais, italien et bengali, parce que mes parents viennent du Bangladesh, cependant je ne connaissais rien au français. Pendant les récrés en 2ème année, quand je ramenais des jouets, je me faisais souvent arnaquer : alors que je croyais que mes camarades voulaient échanger nos jouets, je ne recevais rien en retour. Après m’être fait avoir 2 ou 3 fois, je n’ai plus fait confiance à personne.
Un autre exemple c’est quand j’étais en 2ème jusqu’à la 5ème, je me battais à chaque récré à cause des malentendus avec les 6ème. Prenons le cas d’une fois où j’étais en train de parler avec un camarade : il avait cru que je l’avais insulté donc il m’a frappé, j’ai riposté car je n’aime pas me laisser faire et ensuite on s’est battus. J’étais vraiment très confus et ça se reproduisait presque à chaque récré. La cause de toutes ces bagarres était qu’on ne comprenait pas ce que l’autre disait.
Mais ce qui m’embêtait plus que tout, c’est que je me sentais à part, différent des autres. Je n’étais pas dans une classe d’accueil mais j’étais dans une classe avec des élèves qui parlaient français. Une traductrice m’a été attribuée, elle m’accompagnait toute la journée. Pour m’expliquer, elle arrêtait la prof puis me répétait en italien. Le problème c’était qu’à chaque fois qu’elle traduisait, les autres élèves me fixaient comme si j’étais différent. Aujourd’hui, pour moi c’est du passé, mais les regards des enfants restent gravés dans ma mémoire.
Communication
Qui a écrit cette histoire ?
Découvrez d'autres histoires de l'albécédaire
Voici quelques histoires tirées au hasard ...
1 commentaire
N.
Salut A!
Moi aussi j’avais presque la même chose: quand je suis arrivé en Suisse tout le monde me regardait très très bizarrement parce que je venais d’ailleurs. Même si tous les élèves de l’école viennent de différents pays je me sentais visé tout le temps.
Par contre comme j’étais en classe d’accueil, je me sentais un peu mieux là bas.