lettrine e albecedaire

Espoir

أمل جديد

عندما كنت طفلاً، كنتُ مسجلاً في روضة ومدرسة ابتدائية إسلامية محافظة جداً. كنا نتعلم فيها قيماً جميلة مثل الإيمان، والنظافة، والاحترام، والتعايش، والصدق، والأمانة. لكن في داخلي، كنتُ أطمح لتعلّم أشياء أخرى لم تكن المدرسة تقدمها، مثل الموسيقى، ولغات غير العربية والإنجليزية — لغتنا الأم واللغة الأجنبية الأساسية — أو حتى السباحة مثلاً.
ذات يوم، أعلنت المدرسة عن دورة اختيارية لتعلّم اللغة الفرنسية، لكنها كانت مدفوعة. سألتُ أمي إن كنتُ أستطيع التسجيل، فوافقت، وكنتُ في قمة السعادة! كنتُ منذ صغري أسمع كلمات فرنسية في التلفاز، خاصة على القنوات اللبنانية التي كنا نشاهدها كثيرًا، كما كنا نتابع قناة TV5 Monde في المنزل، وكنتُ أحلم أن أفهم هذه اللغة الغامضة والجميلة بشكل أفضل.
سجلتُ في الدورة وكنت متحمسًا، لكن مع مرور الوقت بدأت أشعر بالتعب والإحباط من البيئة الصارمة جدًا في المدرسة. كانوا يعلموننا أفكاراً غريبة بالنسبة لي، مثل تحريم أي تواصل بين الذكور والإناث، أو النظرة القاسية جدًا تجاه “الكفار”.
وبما أنني كنت أعيش في عمّان، عاصمة الأردن، فقد كنت أعاني يوميًا من الذهاب إلى المدرسة في بلد لا يملك نظام نقل عام موثوق. وعندما بلغتُ السابعة، وبعد أزمة مالية ضربت منظمة التحرير الفلسطينية التي كان والدي المنفي يعمل لديها، اضطر والداي لبيع سيارتنا. وهكذا، أصبحت أقطع الطريق يوميًا سيرًا على الأقدام لمسافة ثلاثة كيلومترات، في طرقات تفتقر حتى للأرصفة المتصلة. كان ذلك عذابًا استمر ثلاث سنوات.

في حيّنا كانت هناك مدرسة أخرى أقرب إلى منزلنا، مختلطة، وتُدرّس الفرنسية والموسيقى. وعندما بلغتُ العاشرة، تم تسجيلي فيها. وهناك، التقيت بمعلمة اللغة الفرنسية: مدام أمل جديد. كان اسمها يلفت انتباهي “أمل جديد”. في أول حصة لنا، طرحت علينا أسئلة بسيطة عن أيام الأسبوع والأرقام، فأجبتُ فورًا. اندهش جميع التلاميذ، لأنهم كانوا يعلمون أنني قادم من مدرسة لا تدرّس الفرنسية. كنتُ فخورًا، ومدام أمل كانت فخورة بي أيضًا. شيئًا فشيئًا، تحسّن مستواي في الفرنسية. كنتُ أفهم أكثر بفضل التلفاز. وحتى لغتي الإنجليزية تطورت، ليس فقط بسبب المسلسلات والأفلام، بل لأن الفرنسية والإنجليزية تتشابهان كثيرًا. كنت أتعلم كلمات إنجليزية جديدة… بفضل الفرنسية! والعكس صحيح.

وبفضل شغفي باللغة والثقافة الفرنسية، أصبحتُ نوعًا ما تلميذها المفضّل.

وذات يوم، علمتُ باعتقال والدي، الذي كان قد عاد إلى فلسطين بعد سنوات من المنفى، على يد قوات الاحتلال الإسرائيلي. كنتُ محطمًا، فأخبرتُ مدام أمل بما حدث. روت لي بدورها قصة والدها، الذي كان من قيادات حزب البعث في سوريا، وقد أطاح به حافظ الأسد عندما استولى على الحزب والبلاد. قام النظام بسجن السيد صلاح جديد، الذي كان من المتوقع أن يتولى قيادة الحزب، وبقي في السجن حتى اختفائه بعد 25 عامًا.

منذ ذلك اليوم، أصبحت مدام أمل تعتبرني بمثابة تلميذها المحبوب والمقرّب.

مع الوقت، بدأتُ آخذ دروسًا في اللغة الفرنسية في المعهد الفرنسي في عمّان بعد المدرسة. وفي الصف الثاني الثانوي، اجتزتُ امتحان DELF، وأصبحتُ قادرًا على التحدث بالفرنسية بطلاقة مع مدام أمل، ومع الناطقين بها الذين كنت ألتقيهم بفضلها. وذات يوم، أخبرتني مدام أمل بخبر رائع: السفارة الفرنسية تنظّم رحلة لغوية إلى فرنسا، إلى مدينة صغيرة تُدعى بولون سور مير. لم أصدّق نفسي! تحدّثتُ مع والدتي، فترددت قليلًا، لكنها وافقت في النهاية. وهكذا، في أحد فصول الصيف، وكان عمري حينها ستة عشر عامًا، ركبتُ الطائرة لأول مرة في حياتي من عمّان إلى باريس.

بينما كنتُ أراقب العاصمة الفرنسية من نافذة الحافلة، اجتاحتني مشاعر متضاربة من الدهشة والخوف وأحلام اليقظة. سحرني جمال الواجهات الباريسية، وأيقظ في داخلي أملاً خجولاً أن أعيش هنا يومًا ما — دون أن أتخيل أنني سأجد نفسي، بعد اثني عشر عامًا، أعيش في باريس، أتابع دراسة الماجستير في التخطيط الحضري في معهد العلوم السياسية المرموق “سيانس بو”، بمنحة دراسية.

Nouvel espoir

Enfant, j’étais inscrit dans une école maternelle islamique assez conservatrice. On y apprenait de belles valeurs : la foi, la propreté, le respect, la coexistence, la sincérité et l’honnêteté. Mais au fond de moi, j’avais aussi envie d’apprendre d’autres choses que l’école ne proposait pas : la musique, d’autres langues que l’arabe et l’anglais — notre langue maternelle et la langue étrangère principale —, ou encore la natation, par exemple. Un jour, l’école a annoncé un cours optionnel de langue française payant. J’ai demandé à ma mère si je pouvais m’y inscrire. Elle a accepté et j’étais fou de joie ! Depuis tout petit j’entendais des mots français à la télévision, surtout sur les chaînes libanaises que nous regardions beaucoup. Nous avions aussi TV5 Monde à la maison et je rêvais de mieux comprendre cette langue mystérieuse et mélodieuse. Je me suis donc inscrit à ce cours de français et je l’ai terminé avec enthousiasme, mais avec le temps, j’étais devenu un peu fatigué et frustré de l’environnement très strict de mon école. On nous enseignait aussi des idées qui me paraissaient étranges comme l’interdiction de tout contact entre garçons et filles, ou la vision très dure vis-à-vis des “mécréants”. De plus, grandissant à Amman, la capitale de la Jordanie, j’ai toujours galéré pour me rendre à l’école, dans ce pays en voie de développement sans aucun système fiable de transport en commun encore à ce jour. Quand j’avais sept ans, après une crise économique de l’Organisation de Libération de la Palestine pour laquelle mon père exilé travaillait, mes parents ont dû vendre notre voiture. Ainsi, sans même des trottoirs continus, le trajet de trois kilomètres à pied entre ma maison et l’école s’est avéré un calvaire quotidien durant trois ans.
Dans notre quartier, il y avait une autre école, plus proche de la maison, qui était mixte, et où l’on enseignait le français et la musique. A dix ans j’ai fini par y être transféré. Là-bas, j’ai rencontré ma professeure de français : Mme Amal Jadid. Je trouvais son nom drôle et joli, parce que Amal Jadid en arabe veut aussi dire « nouvel espoir ». Lors de notre tout premier cours, elle a posé des questions simples sur les jours de la semaine et les chiffres. J’ai su répondre tout de suite. Toute la classe était surprise, car tout le monde savait que je venais d’une école où le français n’était pas enseigné. Moi, j’étais fier, et prof Amal l’était aussi. Petit à petit, mon niveau de français s’est amélioré. Grâce à la télé, je comprenais de plus en plus de choses. Mon anglais aussi progressait. Ce n’était pas seulement à cause des séries et des films, mais aussi parce que le français et l’anglais se ressemblent beaucoup. Je découvrais de nouveaux mots en anglais… grâce au français ! Et inversement : mes connaissances en anglais m’aidaient à mieux apprendre le français. Témoignant de mon enthousiasme pour la langue, la culture et les valeurs françaises, je suis devenu un peu l’élève préféré de prof Amal.
Un jour, où on a appris l’arrestation de mon père, exilé puis réinstallé en Palestine, par les forces de l’occupation israélienne. Dévasté, j’ai partagé la nouvelle avec prof Amal, qui à son tour, m’a raconté l’histoire de son propre père, un ancien chef du parti Al Baath en Syrie, renversé par Hafez Al Assad lors de sa prise de pouvoir du parti et du pays. Dans la foulée, celui-ci avait emprisonné Mr Jadid, chef pressenti du parti, jusqu’à sa disparition 25 ans après dans les prisons du régime d’Al Assad. Dès ce jour, je suis rapidement devenu le protégé de prof Amal, son complice dans l’école.
Avec le temps, j’ai commencé à prendre des cours de français à l’Institut français d’Amman après l’école. En classe de seconde, j’ai passé les examens du DELF, et j’étais enfin capable de parler en français avec un peu d’aisance, non seulement avec prof Amal, mais aussi avec les francophones que je rencontrais grâce à elle. Un jour, Miss Amal m’a annoncé une grande nouvelle : l’ambassade de France organisait un voyage linguistique en France, dans une petite ville appelée Boulogne-sur-Mer. Je n’en revenais pas ! J’en ai parlé à ma mère. Elle a hésité un peu… puis a fini par accepter. Et c’est ainsi qu’un été, alors que j’avais seize ans, pour la toute première fois de ma vie, j’ai pris l’avion d’Amman à Paris. Observant la capitale derrière les vitres du bus, je me faisais emporter par un mélange de sentiments d’enchantement, d’appréhension et de fantasmes. Les façades parisiennes m’hypnotisaient, éveillant l’espoir timide d’y vivre peut-être un jour, mais bien loin d’imaginer m’y retrouver, douze ans après, architecte boursier pour un master d’urbanisme au prestigieux Sciences Po Paris.

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